France | Haute-Savoie

Une vision

Lors d’une randonnée, une montagne a attiré mon oeil, c’est les Hauts Forts. La neige avait soupoudré la face N. Une vérification avec la webcam d’Avoriaz me permet de voir que la neige a fondu et que l’ascension de se sommet est possible. En effet c’est du T5 avec des passages en face N, donc les conditions sont à surveiller

Prodains (Avoriaz)

Plutôt que de partir d’Avoriaz, je choisis de partir de Prodains, vallée des Ardoisières qui permet une boucle. En cette saison, ce hameau est mort et même les parkings sont gratuits ! Je pars en optimisant mon parcours pour profiter du soleil. Donc par les pistes de ski !

Les Côtes

Les pistes de ski sont raides et les muscles chauffent. Je bifurque au hameau Le Vérard pour rejoindre celui des Côtes (le bien-nommé !). Là je rencontre un propriétaire d’un chalet. Des anciennes bergeries transformées avec soin en chalets. Les vaches pâturent en été, mais en stabulation libre. Je poursuis par les pistes de ski, avec des sections plus ou moins pentues. Je rejoins la gouille du Pt1704 qui offre un joli panorama sur Avoriaz. Là, je bifurque dans la combe où est installé le télésiège de la Grande Combe (sans se fouler pour le nom !). C’est pentu, mais joli.

Arêtes des Intrets

Vers 1900m, une route permet de quitter cette combe pour déboucher sur une croupe pentue, nommée l’Arête des Intrets. C’est bien pentu et les mollets chauffent bien. Un petit cabanon m’offre une distraction dans ce monde minéral modelé pour le ski. Cet abri est utilisé pour stocker les panneaux de ski. Je poursuis le long de barrières pare-vent et finis par arriver en haut du télésiège où la pente s’adoucit enfin et la vue se dégage sur les Dents du Midi.

Plan Brasy

A partir de là, le chemin se poursuit à l’ombre et je réajuste mes vêtements. Il faut remonter par une route de 4×4 qui nous amène devant un système de déclenchement préventif d’avalanches à gaz. De là un chemin dans la rocaille, marqué par des points jaunes nous fait traverser une face N. En début et fin de saison, les névés doivent empêcher, sans matériel spécifique, la progression. Le terrain est déversant. Je retrouve le soleil à un col et c’est le début du passage clé : la remontée sur l’arête par des pas d’escalade en II. Un solide câble en acier, de type Via Ferrata, permet de s’assurer. Techniquement, pas de difficulté, sinon de se sortir les mains des poches, mais c’est raide et parfois un peu exposé. Bref ça fait son effet.

Les Hauts Forts

Je rejoins le sommet des Hauts Forts, coiffé d’une croix métallique ronde et d’une version en bois. Un panneau mentionne que c’est le plus haut sommet du Haut Chablais (Vallée d’Aulps). Mais surtout c’est le panorama à 360° qui est la récompense des efforts : des Diablerets, Dents du Midi, Dents Blanches (la Dent Blanche est aussi visible, en petit), Mont Buet et bien sûr le Mont Blanc. Chaine des Aravis et tant d’autres viennent compléter ce grand tableau. Magnifique. Je reste là, un bon moment pour ma pause casse-croute.

Col de l’Encarnette

Nous sommes en automne et je ne prolonge pas trop ma pause. La vie est dure et injuste, je sais. Je poursuis par la large croupe sommitale. C’est tranquille. Puis j’arrive au Col de l’Encarnette. Encore un passage clé, terrain raide qui file ensuite dans la face N. Un câble existe et je trouve ce passage plus facile que l’arête du sommet. Puis retour sur une croupe confortable

Col des Chalettes

Je rejoins le Col des Chablettes. C’est joli, il y a trois gouilles en partie gelées. De quoi faire de jolie photos avec le Roc d’Enfer. La suite de mon itinéraire va filer plus bas dans un face N déjà toute à l’ombre en cette saison. Je cherche un autre chemin, mais rien. Je poursuis donc la descente pour rejoindre le Col du Pic à Talon

Col du Pic à Talon

J’emmagasine de la chaleur et descend le chemin à l’ombre. Le terrain devient vite tout en zigzags et bien pentu pour ne pas dire raide. Le terrain est gelé, mais il est doit être gras plus tôt en saison. La pente s’adoucit et file en dévers avec un passage étroit. Je rejoins le haut du hameau de Morzinette.

Morzinette

Là je rencontre des chasseurs, fusil au bras. Ils ont tiré un chamois ce matin. J’ai entendu plusieurs de leurs tirs en montant. Là ils recherchent du coq de bruyère (Grand Tétras). Je suis surpris que cette chasse existe encore sachant que les effectifs de cet animal sont en diminution pour ne pas dire en déclin (les sports d’hiver semblent être la cause principale). Je babille avec eux et poursuis mon chemin.

Prodains

Je descends par un chemin qui s’élargit de plus en plus. Vers 1400m, je poursuis plein E (il n’y a pas de panneau) et retrouve les pistes de ski. Il me suffit de les descendre pour rejoindre le parking de Prodains dans les dernières lueurs du jour.