Suisse | Valais

La pluie a bien lessivé la neige tombée la semaine précédente, j’ai apprécié de retrouver mon scooter, mais un peu moins pour le sport du weekend ! Donc on va de nouveau sortir en raquettes vu la faible épaisseur.
L’inspiration de cette sortir fut longue à venir, car le vendredi soir c’est le repas de fin d’année de ma société et voilà comment on se couche tard (enfin tôt le matin !). Toujours marrant de rencontrer dans ces trains matinaux (bondés de surcroît), une faune nocturne avide de plaisirs (boites de nuit, alcool) différents des miens !
Donc c’est Dorénaz et Sex Carro qui est retenu et vu mes circonstances aggravantes j’évite le bus matinal pour une voiture Mobility.
Sinon j’ai un nouvel appareil compact, un Panasonic Lx5 qui vient remplacer mon brave Canon A710 dont une poussière laisse une tâche sur les photos. J’essaye d’apprivoiser cette nouvelle bête.
Donc j’arrive à Martigny, les neurones pas encore tous connectés, et en voiture jusqu’à Dorénaz. La grisaille est de mise, zut ! Je prends l’option du téléphérique (voici les horaires), ça met du charme à la randonnée (5.60- CHF l’A/R en 1/2 tarif). Le téléphérique est petit et je monte avec une équipe qui vont dormir à la cabane de Sex Carro.
Je les quitte au sommet du téléphérique car je monte au Sex Carro par Jeur Brulée. J’y étais allé en juin 2008 par une journée grise et j’avais envi d’y passer avec le soleil.
Je mets les raquettes sur le sac à dos et descends à pieds la route verglacée direction Les Follatères et sous le Pt1272 (il y a l’épave d’une voiture), je prends le chemin supérieur sous Les Gorges. C’est le chemin d’été, mais je me rends compte très vite qu’il n’est pas fait pour l’hiver car il y a un peu de neige et il faut traverser des couloirs en dévers. Plusieurs fois, j’ai dû me tailler des marches dans la neige gelée. Il y a plusieurs passages avec des chaines qui furent appréciées !
Puis, après le Pt1195, on rentre dans une forêt plus dense, il y fait plus froid et le chemin devient pentu, j’avance donc prudemment. Au début j’avais les traces d’un homme et de chiens, mais désormais il n’y a plus que celles des chiens. Plus loin, se rajouteront celle d’un chamois ou chevreuil. Après cette partie sportive, le sentier redevient plus sage dans Grosses Balmes.
Avec un certain plaisir je retrouve la route, nettement plus reposante, qui me permet d’arriver à Jeur Brulée, 1525m. L’endroit est superbe avec la neige et la vue s’ouvre sur les Alpes, même si des poteaux électriques gâchent la vue ! Il est 13h, je profite du soleil pour la pause casse-croûte. L’envie de rester là est grande !
Mais je reparts quand même (retourner par le chemin de l’aller fut très vite écarté), pour monter à Sex Carro en contournant Châble du Nid. La neige est assez abondante et je mets donc les raquettes. Le chemin est celui d’été assez tranquille, sauf que je l’ai perdu deux fois. Je finis par arriver sous les pentes de Sex Carro et décide de l’attaquer par la crête, le chemin officiel fait un détour sur la gauche.
La pente est bien enneigée, mais soit la neige est transformée et les raquettes glissent, soit la neige à l’ombre est poudreuse sur un fond gelé et le résultat est le même. Je commence à pédaler dans la semoule et surtout à perdre de l’énergie. Le coeur bat la chamade et on transpire bien. Comme j’ai décidé la crête, je me dirige vers elle, la pente augmente sérieusement et je monte presque à quatre pattes en me tenant avec les mains sur les rhododendrons et autres plantes vigoureuses. Puis j’arrive sous la falaise de Sex Carro. Je pense qu’en été, je l’aurai gravi, mais là avec la neige, je préfère longer sa paroi jusqu’à ce que la pente devienne délicate. Mais qu’est-ce que je fais là ?
La vie devient compliquée parfois et on se demande pourquoi on ne se dore par la pilule tranquillement au soleil. Puis la crampe arrive, manquait plus qu’elle ! je finis par avancer en profitant de l’expérience acquise avec les guides (passages des rasoirs) puis j’enlève les raquettes pour terminer.
Je finis par arriver à Sex Carro, je suis cramé ! La crampe a tétanisé la jambe, j’avale en vitesse du magnésium, zut c’est la fin de mon stock. Cela fait son effet et j’arrive à l’antenne de Sex Carro (2091.3m) qui offre un joli panorama.
Par contre le temps avance (15h40), j’ai une benne à 17h et je dois rendre la voiture à 18h. Je ne traine pas et descend au mieux vers l’Au d’Alesse. La pente est douce, la neige aussi. Ca me change ! C’est un joli secteur avec la vue sur le Portail de Fully et le Diabley.
J’arrive sous la cabane de Sex Carro et les randonneurs croisés dans la benne de la montée, me crient de venir prendre l’apéro. L’envie est là, surtout de visiter cette cabane, mais mon timing devient serré. J’ai une heure pour descendre au téléphérique, 900m plus bas !
Je me dépêche dans ces pentes sympathiques de l’Au d’Allesse et arrive au niveau du chemin officiel (Plan d’Amont puis Plan d’Avau). C’est bien connu que le plus court chemin entre deux points est la ligne droite, donc je décide de suivre cela et de couper court dans les dévaloirs : opération kamikaze !
Je descends dans celui qui se présente à moi, où coule une rivière. Le début est tout sympa, il y a des traces d’animaux. Puis vers 1740m, une barre rocheuse rend la vie compliquée et je file à travers la forêt dans l’autre dévaloir à droite et ça passe. Enfin passer est un terme qui parfois revêt des couleurs sombres ! Je traverse une route et continue dans le dévaloir non sans changer de bord. Au-dessus de La Giète je retrouve le chemin officiel et j’enlève les raquettes. Il me reste 15 min ! Je descends au pas de charge. Je traverser La Giète, puis la route et je perds le chemin ! Je fais au mieux en suivant une clairière, puis finis par voir l’arrivée du téléphérique. Il me reste 5 min et je comprends que je n’y arriverait pas ! Je téléphone à Mobility pour obtenir une rallonge de location, mais la voiture est déjà réservée par une autre personne à 18h. Et la prochaine benne est à 18h40 !
La vie devient vraiment compliquée ! Descendre jusqu’à Dorénaz va prendre un temps fou et les crampes me rattrapent ! J’arrive au téléphérique à 18h03, la benne vient de partir ! Je cherche une solution, mais n’en voit guère (taxi, descendre au pas de charge ,…). On lance un SOS divin. In fine je pense à téléphoner au responsable de la benne (le numéro est affiché dans la salle d’attente, sinon j’aurai cherché avec le smartphone sur le site web de Dorénaz). Comme il y a du monde à monter, une deuxième benne va descendre que je peux prendre (sans cela, j’aurai lourdement insisté !). Happy end, j’ai pu rentrer à temps … avec mes crampes (pas terrible pour conduire en voiture) !