Suisse | Valais
  1. Cabane Rambert
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Derborence

Le lac de Derborence est un lieu mythique en Suisse romande, surtout pour ses éboulements (1714 et 1749) et le livre de CF Ramuz à ce sujet (même si Ramuz n’a jamais mis le pied dans le secteur !).

La veille nous sommes montés en bus, c’est un circuit ouvert, depuis Ovronnaz pour ensuite dormir à la cabane Rambert.

Cabane Rambert

Au petit matin, nous profitons de la vue dégagée depuis la cabane Rambert et panoramique sur les 4000m alpins, Dent Blanche, Cervin, Grand Combin, Mont Blanc et tous les autres ! Superbe.

Norman

Nous partons sans trop tarder, la pluie est annoncée à la mi-journée. On descend par le sentier supérieur en longeant une jolie croupe. Là, on rencontre Norman, un maçon qui a travaillé à la rénovation de 2015. L’occasion d’échanger sur ces travaux et les imperfections. Et la liste est longue, pour son oeil de professionnel ce sont des petits détails. On se rend compte que les architectes de plaine (Lausanne) ont un joli concept, mais il manque l’expérience du refuge. Dommage !

Les Outannes

On poursuit, désormais le sentier devient pentu, presque raide parfois. C’est la transition dans un monde minéral. Il y a deux passages le long de mini paroi qui demande de l’attention. Puis le sentier se fait plus doux, il faut traverser un champ de roc. Un petit moment, je perds le sentier (marques rouges). On le retrouve plus loin.

Col de la Forcla

On poursuit, en dévers, dans un pierrier pour rejoindre le chemin inférieur. Désormais marquage rouge-blanc (T3). Le chemin monte et il y a un passage technique : le passage clé. C’est une faille entre deux rochers, mieux vaut ne pas être gros. C’est de l’escalade sur 2m, il faut se sortir les mains des poches et trouver les appuis pour les pieds.

La suite est un sentier raide qui monte au Col de la Forcla. On passe devant un tunnel. Je file en exploration, il est assez long, mais plus j’avance plus il y a de l’eau. Je fais donc demi-tour, je ne connaîtrai pas la fin. Est-ce une galerie d’exploration ?

On rejoint le col de la Forcla (parfois notée Forcle). Forcle signifie fourche, donc un col !

Etang de la Forcla

On descend du col, encore de la neige, un névé persistant. La carte mentionne un glacier, il semble qu’il ne reste que sous la forme de permafrost. Le réchauffement climatique a eu raison. Ce secteur est fort joli, on contourne la première gouille. Je ne vois pas de vie dedans. Sur le névé bien des algues Chlamydomonoas Nivalis, surnommée le sang des glaciers. Joli.

On arrive devant l’étang de la Forcla, on passe sur sa rive gauche. Il y a un barrage.

La Dorbonne

Désormais nous filons par un sentier plutôt minérale qui longe le cours d’eau de La Dorbonne. C’est vallonné dans un cadre minéral. Joli. C’est un secteur à marmottes, on les entend, mais en ce jour on ne les voit pas. Dommage. Il y a quelques passages le long de mini canyons, fort jolis.

Gîte de Dorbon

On finit par arriver au gîte de Dorbon, aux allures de camp hippie. Nous marquons une pause, la production (tartes, boissons) est artisanale et délicieuse. Il est possible de dormir, dortoir simple (60.- CHF avec la demi-pension). Les responsables sont bien sympathiques, l’occasion d’échanger sur leur vie ici.

Derborence

Nous ne traînons pas trop, la pluie est annoncée et nous avons le temps d’arriver à Derborence. Nous traversons une petite forêt de mélèzes, joli. Puis c’est un long passage au fond de la vallée.

Une dernière courte montée après un portail (il faut enjamber le fils électrique) et voilà la descente finale pour le lac de Derborence. Ce lac se découvre de plus en plus avec son cadre alpin.

Refuge du Lac de Derborence

Nous arrivons au refuge du Lac, pris d’assaut. Nous marquons une longue pause, en attendant le bus postal. Puis avant de partir, le nouveau patron Jacques Sauthier, nous fait visiter les dortoirs (60.- CHF avec la demi-pension). Comme pour la cabane Rambert, un architecte de plaine a rendu sa copie. La différence est que Jacques est un montagnard, ancien gardien du refuge de Lui d’août, pour qui les détails facilitent la vie du randonneur. Il a donc fait modifier ces plans grâce à son expérience. C’est cette relecture des plans qui a manqué à la cabane Rambert. Pour 1.7 million de CHF, c’est ballot !

Bus

Puis il nous reste à prendre le bus postal pour retourner en plaine, il n’en existe que fort peu (entre un et deux par jour), donc mieux vaut avoir un peu d’avance pour ne pas le rater. Au passage quel plaisir d’être dans le bus et de voir les voitures, en sens inverse, reculer. J’ai déjà vécu le contraire, avec mon maxi-scooter, ça n’est pas rigolo !