France | Ain

Que faire quand il pleut averse ? Tel fut la question pour ce samedi. Tenter de voir des salamandres en prenant les habits de pluies ? Vu les trombes d’eau ce fut vite écarté le samedi matin. Il me restait à occuper ma journée à monter la table de salon d’Ikea, bonheur que je repoussais toujours selon la devise : pourquoi faire aujourd’hui ce que je ne ferai pas demain ! Dissertons un peu sur ce grand progrès qu’est le meuble à monter soi-même : le nombre de vis au m2 est impressionnant, sans le manuel de montage, tu es comme un pingouin perdu dans un désert et enfin le temps, toujours trop grand, pour monter ces meubles ! Le bonheur, que dis-je, l’extase de l’oeuvre achevée fut tellement grand, que je me suis offert ce que la Belgique offre de meilleur … une de leur bière (ceux qui ont osé penser à leur chocolat seront bannis de transpiree.ch !).
Revenons à nos moutons enfin salamandres. La météo offre une session de rattrapage en ce dimanche après-midi, même si les montagnes sont sous un ciel de traine assez chargé. Ainsi je décide de compléter mon parcours des crêtes du Jura français, ma dernière visite de ce printemps 2011 s’était arrêtée à Montoiseau, au-dessus du Col de Crozet.
Départ depuis la télécabine du Fierney, Crozet. J’emprunte le chemin pédestre, un panneau annonçant que les chemins ont été réaménagés pour séparer le flux entre les piétons et cyclistes. Je m’enfonce dans la forêt et à la bifurcation suivante, sans indication, je choisis le chemin de droite. Le terrain est fort gras, la pluie de la veille pas encore absorbée et la végétation devient touffue, ronces en prime ! Ainsi, las de cette lutte, au niveau de la route à 900m, je décide de rejoindre les pentes de la télécabine, qui offre un terrain dégagé et plus agréable vu les conditions. Ce sentier, non mentionné sur la carte, est assez pentu et j’ai pris l’option d’abréger les souffrances en montant rapidement. Seules les fraises des bois et autres petites fleurs sont venues égayer cette montée.
J’arrive sur le plateau du Fierney, accueilli par un horrible bâtiment de béton. J’emprunte le sillon du téléski du Vallon et en haut je poursuis dans mon élan tout droit, ratant le chemin pédestre. Un peu de barbelé et de hors piste pour rejoindre la piste de ski et le haut du téléski de la Ramas. De là, je monte droit en haut pour Montoiseau, par des pentes que j’ai trouvées fort sympathiques car équilibre parfait entre droit-en-haut, confort et plaisir. Je rejoins le cabanon de Montoiseau, lieu de ma pause au printemps.
Je marque une petite pause, le vent me refroidit et la softshell est appelée en renfort et ne me quittera plus de la balade. Je file par les pistes de ski pour Montoisey, où je rencontre la seule personne vue de cette balade.
Désormais on quitte, enfin, le domaine skiable pour une crête typique du Jura, en pentes douces et larges, tant mieux cela permet aux muscles un peu de répit.
Ainsi, on rejoint facilement Grand Crêt, simplement marqué d’un panneau indicateur. Par beau temps, la chaine des Alpes, avec le Mont Blanc en seigneur, le Léman et le jet de Genève attirent l’oeil. Tant pis pour ce jour ! La suite du chemin est charmante, mélange de dolines (dépression fermée provoquée par l’érosion des eaux souterraines), fleurs et rochers. Ne sachant pas exactement où se trouve le Pt1720, j’attaque directement par la crête, pour une petite marche qui me permet d’arriver au Pt1720, juste 6-7m au-dessus du chemin (donc pas la peine de suivre la crête). Rien n’indique ce sommet (ni cairn, ni marque, ni borne) pourtant tout de gloire auréolé d’être le plus haut sommet du Jura. C’est en discutant avec Alain Visinand, qu’il m’a appris que le Pt1720 n’est pas celui indiqué … au Pt1718. Lors de ma visite en 2008 au Crêt de la Neige, j’étais arrivé au Pt1718, tout juste flanqué d’un piquet. Depuis un panneau fut ajouté indiquant : “1720m” … ce qui est faux car il est au Pt1718. Quoi, il y a tromperie sur la marchandise ? Moi qui croyait avoir atteint le point culminant du Jura en 2008 !
Je m’attarde sur ce sommet dominant le Jura (un rocher où une seule personne peut se tenir), trouve l’endroit bien charmant, entre calcaire et pins. Il manque un rayon de soleil ! Puis je poursuis tranquillement vers le Pt1718 où je prends le temps car une petite éclaircie réchauffe mon coeur ! S’il avait fait grand beau, j’aurai poursuivi jusqu’au Reculet, mais je décide de rebrousser chemin. Je ne fais pas attention et je rate le départ du chemin pour Curson, mais j’ai le droit, juste sous le Pt1720 à un canyon du plus bel effet, qui me ramène sur ce chemin. En 2008, j’avais fort apprécié cette partie du parcours et là encore le plaisir fut intact.
J’arrive sur Curson avec ses vaches et son refuge, seulement ouvert du jeudi au dimanche fin de journée, donc fermé lors de mon passage. Puis je poursuis par la route de 4×4 filant doucement vers La Calame. La route est assez longue et un peu monotone, excepté une barrière en barbelés, puis j’arrive à La Calame facilement. Je voulais prendre le chemin pour visiter le Gouffre de La Calame, chemin non vu. J’en suis quitte pour rebrousser chemin dans les hauteurs et chercher ce gouffre. Les spéléologues ont pu descendre jusqu’à environ -300m, dont voici leurs deux premières descentes (1ère page 31 et 2ème page 14).
Je reviens à La Calame et poursuis vers La Ramas où j’avais prévu de passer, mais je pense que je me suis fait avoir par la petite taille affichée de la carte sur l’écran du smartphone, j’ai pris le chemin en dessous de La Calame, difficile à trouver. J’arrive à la clairière (non indiquée sur la carte, mais là où le chemin bifurque vers 1450m) et le chemin se perd. Je le suis virtuellement via le smartphone, mais toujours rien. Traversée dans une forêt puis une clairière où je le retrouve en bas. Ouf !
Je poursuis la descente puis vois un large sentier, toujours en forêt, jonché de feuilles et fort agréable à descendre, excepté les branches mortes sources de déséquilibre (les bâtons furent bien utiles ici). Ce chemin n’est pas indiqué sur la carte, mais est marqué de signes rouges. Bizarre le secteur !
J’arrive à la route, Pt843, que je longe brièvement pour descendre au Pt850. Descente en devers pour ensuite trouver un joli sous bois, cailloux recouverts de mousse, mais glissant vu la dernière pluie. Pour rejoindre la route du Chemin du Creux aux Loups, il faut bifurquer à gauche vers 780m, mais rien de l’indique, sinon une faible trace ! Je fus donc fort content d’avoir le GPS ! Il me reste à suivre cette route forestière qui me ramène en douceur au parking du Crozet, avec les dernières lueurs du jour. Le Reculet aurait été de trop !