Suisse | Valais

J’avais prévu une randonnée du côté de Tanay lorsque Evelyne me téléphone. Comme ce sont les vacances et que le beau est prévu, une sortie s’impose. In fine sa petite famille ne vient pas donc je prévois une randonnée sportive vers Bourg Saint-Pierre, la cabane de Valsorey et du Vélan. Avec Evelyne nous avions déjà été à la cabane du Vélan, mais accompagné soit par le brouillard soit par la neige. Bref il fallait revenir ! De mon côté, j’avais déjà parcouru le sentier panoramique en retour depuis la cabane de Valsorey, cette fois-ci ce sera dans le sens inverse.
On part donc au-dessus de Bourg Saint-Pierre, sous Cordonna, au Pt1762. La route pour Cordonna est interdite à la circulation. Il y a du monde en ce beau samedi matin, et on arrive quand même à trouver une place pour se garer. On emprunte le chemin longeant le ruisseau Le Valsorey et sous Cordonna le chemin se perd et donc nous montons droit. On croise un papy qui possède un des chalets à Cordonna et on babille un peu. Son accent de Fully me plait beaucoup. A Cordonna, plusieurs voitures n’ont pas respecté l’interdiction, mais de notre côté nous montons par le chemin pédèstre.
Au début du Plan de Botse, le chemin normal pour Valsorey/Vélan continue tout droit, mais je souhaite rejoindre le sentier panoramique par Les Areuses et couper court ensuite pour La Pointe de Penne. Mais je cherche un indice de chemin (pour Les Areuses) et ne voit rien, ni marques ni traces au sol. Je sors le GPS et c’est bien là qu’il faut monter. Je scrute les lieux et finit par voir le chemin plus haut, mais j’ai failli le râter, la bifurcation n’est absolument pas indiquée.
On monte donc sur notre gauche (plein N) et trouvons vite la sente. On la suit sans soucis et pour notre plus grand bonheur c’est un coin à marmottes. Toujours un plaisir de voir leur frimousse, même si c’est de loin. On arrive tranquillement aux Areuses (2107m), chalet d’alpage dont seules les vaches sont présentes. Juste à côté il y a une ruine dont les WC sont les seuls à avoir bien résisté ! On poursuit derrière, un peu en hors piste, mais on finit par trouver une sente (celle indiquée sur la carte, en discontinu pour Tita de Bou).
Vers 2220m, je décrète que ce chemin nous fait faire un trop grand détour et nous partons en hors piste droit en haut pour Les Tsenas direction la Pointe de Penne. C’est une belle pente herbeuse, avec de bons appuis mais ça monte bien. Et là Evelyne connait le coup de pompe, le vrai un haut le coeur en bas de la pente ! J’avais connu cet état en ski en montant au Mont de l’Etoile, cela vient du manque de sommeil. Encore une histoire de coeur ;-)
J’adapte donc le rythme et plusieurs pauses furent nécessaires. En milieu de pente, sous la Pointe de Penne, on rencontre un sentier que nous suivons donc. Au début j’ai pensé à une piste des moutons, mais le tracé suit des zigzags réguliers, c’est donc un sentier fait par l’homme. Sous la Pointe de Penne, ce chemin par en dévers (pente plus douce donc) sous la crête. On suit ce chemin jusque sous les pentes de Beaufort où le sentier panoramique est à proximité et nous le rejoignons facilement. Le premier sentier continue en devers sous le sentier panoramique. D’après ce que j’ai pu voir, il rejoidrait le sentier de la voie normale, en bas, au-dessus de Chalet d’Amont vers le Pt2429, bien que je n’ai pas réussi à voir la jonction finale.
Donc nous avons enfin rejoint le sentier panoramique peu avant le Pt2699. Là le panorama est superbe, du Vélan aux Dents du Midi, en passant par le Grand Goliat et la Pointe Walker. Le Mont-Blanc joue le timide et ne se montre que fort peu. Sous ce point, il y a une pioche, reste des travaux de réalisation du sentier. Plus tard on rencontrera d’autres outils.
On traverse Six du Chardon et par une montée nous rejoingons la zone d’éboulis. De là, je vais seul, rendre une visite à l’ancien refuge Penna. Il ne reste rien de ce refuge, sinon l’énorme rocher qui le détruisit (en contrebas, j’ai juste vu un reste de boite de conserve bien rouillée). A ses pieds, un muret en pierres, récent. Je n’ai pas trouvé de photo d’époque de ce refuge, ni à quelle date il fut détruit.
Ce petit détour (10′) finit, je rejoins le sentier panoramique et Evelyne qui a retrouvé de l’énergie. On traverse la zone du Torrent de la Trouye (j’aime bien ce nom !), et la vue sur un des Combins est jolie. Après ce torrent, le chemin change de combe et de suite l’air devient plus chaud, différence notable. La végétation est tout autre. Il n’y a plus le courant frais venu des glaciers. Puis vers le Pt269, le chemin monte fort en zigzag pour passer au-dessus d’une barre rocheuse. La fatigue commence à poindre le bout de son nez.
Et on arrive dans une nouvelle combe, zut moi qui croyait arriver à la dernière d’où l’on peut voir la cabane. Dans ce secteur je retrouve avec plaisir des outils pour la création du sentier, pelle et pioche qui sont restées au même endroit. Est-ce pour cela que l’on dit l’appel des cimes ? Peu après on arrive au Pt2949 d’où on voit enfin la cabane. Il suffit de se laisser descendre, trois passages avec des chaines dont les deux premiers pour touristes hollondais. Vers 3000m on rejoint la voie normale, son panneau indicateur avec un vieux ski. Une dernière montée avec deux possibilités pour le finish soit par un couloir avec chaines soit par la gauche pour un bref détour. A la montée on prend les chaines et au retour le sentier. On arrive enfin à la cabane de Valsorey (3030m) après 5h30 d’efforts, éreintés !
La vue est superbe depuis cette cabane, le Mont Vélan devant nous et le Mont-Blanc au fond à droite. Derrière nous le Combin de Valsorey, mais qui s’est paré de brume. Je paye mon obole de boisson et bats mon record : 6.50 CHF le Coca ! La gardienne, Isabelle Balleys, est sympa et pour une cabane du CAS, c’est un fait qui mérite d’être souligné ! Elle insistait pour que nous passions la nuit, j’en ai conclu que sa cabane n’était pas pleine ! Sinon les lits semblent larges.
Après une bonne pause (1h), on descend et la cabane du Vélan, indiquée pour 1h30, va passer à la trappe, Evelyne avec sa petite famille a un timing, ce dont je suis épargné. La descente depuis la cabane jusqu’à Grands Plans est raide mais confortable. On croise des français … avec le drapeau suisse sur le sac en cette veille du 1er aout ! De Grands Plans on rejoint par une brève descente le Plan des Crétons. Par là, c’est le chemin indiqué par des cairns, mais pas sur la carte, pour la cabane du Vélan par la moraine. De Plans Crétons, le choix entre les échelles ou le sentier est simplement offert par un code de couleur (bleu pour les échelles), mais pas de panneau.
Par un cheminement à flanc de coteau puis une bonne descente en arc de cercle, on rejoint Chalet d’Amont. De là le sentier est tranquille, mais long en fin de balade !
On passe devant Chalet d’en Bas, Plan de Botse où enfin on voit Cordonna. On y repasse et le chemin est de nouveau difficile à trouver. Je demande au papy vu à la montée, et un semblant de sente nous permet de rejoindre le sentier au niveau de la rivière Le Valsorey et peu après la voiture. Là un couple de savoyards se préparent à passer la nuit dans leur mini-bus aménagé.