France | Alsace

De retour en Alsace, je profite avec Nouchka de quelques jours de vacances. La météo annonce une journée mitigée, entre éclaircies et nuages. C’est Le Hohneck qui élu, ce dont je me réjouis car c’est un sommet de la région qui m’appelait, mais dont la rencontre n’avait pas eu lieu.
Après un peu de voiture (45 min), nous voilà au Col de la Schlucht, grand parking à disposition, mais bien occupé par les skieurs en cette période de congés scolaires.
Petit aparté technique, l’informaticien que je suis fut mis à contribution pour configurer un GPS de randonnée d’un ami, un Sportiva TwoNav dont la configuration du logiciel sous Windows relève de la gageure. Je m’y énerve la veille, sans succès pour acheter une carte IGN de la région. C’est fou, on veut acheter et le logiciel (CompeGPS) vous rend la vie compliquée. Du coup, l’envie au lendemain matin est de demander à Google s’il ne trouverait par un torrent (piratage !) à tout hasard. Par bonheur pour le commerce, je vois dans les liens, le site web de TwoNav et pour 1.20 CHF j’ai pu obtenir la carte du Hohneck.
Revenons au Col de la Schulcht, la météo est bien grise, mais quelques minuscules portions de ciel bleu semblent prometteuses. On demande au commerçant du coin, le départ de la balade et nous partons gaiement en raquettes dans une forêt de feuillus (je suis incapables de reconnaître ce type d’arbre, hêtres d’après un panneau touristique au col). Traverser cette forêt fut un réal plaisir pour les yeux, la neige et le brouillard donnant une impression féerique … enfin on se console comme on peut du manque de soleil !
On arrive aux Trois Fours, cela sent bon la soupe, mais notre destin étant scellé nous avançâmes vaillamment vers notre sommet. Au fait, il est où ? Au loin j’en vois deux, non que la bélue mais atteint, mais que ne connaissant pas les lieux, on se demande lequel est le bon. Le mieux s’est d’aller voir … enfin voir sera un terme excessif !
A la sortie de la forêt, vers La Source Captée, nous décidons d’un arrêt à l’abri du petit vent. Eh oui 150m de dénivelé, bein ça creuse ! Bon d’accord c’était 13h, le déjeuner était déjà un lointain souvenir … mais quand même … seulement 150m !
Ensuite nous repartons, l’esprit léger et l’estomac lesté, mais la nature avait décidé de nous jouer un tour, aidé par le météorologue, bien assis au coin du feu, qui avait prédit des éclaircies : brouillard et vent pour traverser la crête des Rochers de la Martinswand. Visibilité quasi nulle, on ne voyait que les piquets des barbelés (Hauts de Falimon), première fois que j’apprécie autant ces limites de champs de l’age de fer ! Le vent soulève la neige et en profite pour fouetter la douce peau de nos visages. J’imagine Mike Horn dans son blizzard !
Col de Falimont, un panneau indique Hohneck, le Sentier des couloirs, hum terriblement intéressant, sauf qu’il est ajouté : impraticable en hiver. Vous aimez le rosbeef ? … et bien vous prendrez bien une saucisse de Strasbourg !
On monte par un large chemin, sûrement une route. On croise deux skieurs de randonnée, que je trouve courageux car l’herbe essaye de prendre le dessus sur la neige et semble gagner. Puis un fondeur, descend à pieds, skis à la main, ça sent le dépit. On passe devant le restaurant puis on arrive au sommet du Hohneck, haut de 1363m, sommet vaincu. Il y a une table d’orientation donc les Alpes c’est derrière, le col de la Schlucht c’est devant … si si c’est écrit car on n’y voit rien. Tout sommet qui se respecte se doit d’avoir une face N, c’est ainsi que l’Eiger, le Cervin et les Grandes Jorasses ont gagné leurs lettres de noblesses. J’inspecte les lieux, le sommet est en pente douce, mais douce !
Puisque c’est comme cela, on s’en va. On retraverse le Haut de Falimon où le blizzard vous attend au détour. Et là ça n’a pas raté on se met à rêvasser au bon thé chaud qui nous attend à la maison. L’étape suivante est le bon bain chaud, mais il faut que l’expérience soit plus longue pour atteindre ce nirvana.
Retour sur nos traces, plus ou moins, Trois Fours (éteints les fours !), il y a bien plus de monde, des familles, des fondeurs. Il reste à redescendre, croiser les skieurs de la piste … qui font du hors piste sur les traces des raquetteurs, pour rejoindre le parking du Col de la Schlucht et sa foule, fin de l’âge glaciaire !
Ah j’allais oublié le thé chaud fut un chocolat chaud, avec une tablette de chocolat noir, on pardonne cet écart de vocabulaire !