France | Haute-Savoie

Les Allamands

Il y a deux semaines, je suis venu à la Tête de Bostan. Les Dents Blanches ont attiré mon regard. Il y a un passage exposé et je préfère me rabattre sur une course plus tranquille. La Golette de l’Oule semble prometteuse. Comme nous sommes au printemps, il faut se lever tôt. Selon ma théorie, qui veut se lever tôt doit se coucher tard : j’arrive donc la veille pour dormir dans ma tente. Je constate simplement que les dernières chaudes journées ont fait disparaitre la neige. Du portage il y aura !

Le Plan

Au matin, je pars tranquillement par la route d’alpage, les skis sur le sac.  Vers 1200m (Le Plan), il y a une bifurcation. J’opte pour le chemin d’été, en me disant qu’au retour je prendrai la route. Le départ est pentu, avec les skis sur le sac, le souffle se fait court. Mais c’est joli, les oiseaux chantent, les fleurs sortent, tiens des hépatiques. Tellement charmant. Plus haut la neige fait timidement son apparition. Vers 1400m, enfin suffisamment de neige pour skier. Après 30 min de portage, les choses sérieuses débutent !

Chalets de Bostan

Je sors de la forêt et passe devant les Chalets de Bostan. Il faut slalomer pour trouver les bandes de neige. La montée se poursuit, à l’ombre. Je passe à hauteur du refuge de Bostan et me dis que l’arrêt sera pour le retour.

Les Verdets

Je poursuis et passe dans une étroiture fort jolie : la carte mentionne que je suis au niveau du Lac des Verdets. Un homme me rattrape, il a des objectifs plus grand que le mien, basculer côté Suisse. En tout cas il me double. De mon côté, j’apprécie car la Golette est notre objectif commun et comme cela je visualise de loin le passage. Des neurones d’économisé pour la recherche d’itinéraire ! Excepté de veilles traces de raquetteurs, rien à se mettre sous les skis !

Pointe de la Golette

Vers 2200m, un replat et je retrouve le soleil. Une brève pause et la Pointe de la Golette se dresse devant moi. Il y a deux options, la combe de gauche ou celle de droite. J’hésite, mais celle de droit est en plein soleil. Va pour le soleil. Je mets les couteaux et poursuis.

Ciel mon bâton

La pente devient bien pentue, je veux mesurer le degré de la pente, plante mes bâtons et sort le smartphone pour la mesure, lorsque mon bâton aval se fait la malle et dévale la pente. J’en suis quitte pour descendre avec les peaux et les couteaux. Pas terrible. Je récupère le fugitif et remonte.

Golette de l’Oule

Les conversions sont techniques, mais le terrain est large. Je rejoins un plateau où les deux combes se rejoignent. Une dernière montée sans soucis permet de rejoindre le col de la Golette de l’Oule. La vue s’ouvre à travers ce couloir, de l’Aiguille Verte, la Pointe Rousses des Chambres et le Mont Blanc. Derrière la Tête de Bostan et le secteur des Portes du Soleil, pris dans les nuages. Mon prédécesseur est descendu à pied dans ce couloir (environ 40°), ensuite je perds sa trace. Pour moi, terminus. Je profite de la vue pour la pause casse-croute. Les choccards viennent mettrent l’ambiance. Je m’amuse à donner du pain, de plus en plus près de moi : trop rigolo de les voir sautiller et s’approcher avec précautions du pain lorsque la distance est faible entre eux et moi. Et toujours un régal de voir ces acrobates voltiger.

Descente

Je descends, en filant par l’autre combe, à l’E. Le début est un vrai régal, en poudreuse compacte. Ca vaut de l’or de nos jours. Le bas du couloir est raide, mais en descente, c’est joueur. Mon choix du sens prend son sens seulement maintenant. La suite est très agréable en neige décaillée. Sauf un freinage d’urgence, devant une petite falaise déneignée. Avec la neige, ça passerait, mais sans … non ! Un déchaussage plus loin, je retrouve les joies de la glisse. Un vrai régal.

Refuge de Bostan

Je croise un groupe, vu au parking. Ils sont en raquettes. Tiens un professeur au lycée/accompagnateur en montagne. Sortie avec sa classe à la Tête de Bostan. Pas belle la vie ? Je poursuis et arrive au refuge de Bostan. Bien du monde arrive en raquettes. Mais le refuge est fermé, pourtant une fenêtre est ouverte à l’étage et la motoneige est là. En hiver le refuge est ouvert du vendredi au dimanche, jusqu’à début avril. Donc pas de chance !

Les Allamands

Il me reste à profiter de la neige de ces pâturages. Désormais il faut viser juste. Ayant pris connaissance que la route est déneigée, je repars par le chemin d’été. Un bref instant d’égarement parmi les aulnes, quelques déchaussages pour profiter des dernières portions de neige et vers 1400m, terminus. Les skis repartent sur le sac pour une descente à pied. Tranquillement je retrouve le parking.