France | Haute-Savoie

Col de la Colombière

La journée est annoncée belle et je profite d’une journée de congé en semaine pour revenir dans la chaine du Bargy. Je suis venu il y a quelques semaines au Pic de Jallouvre, mais la météo s’est bouchée au sommet. J’ai eu l’occasion de discuter avec d’autres randonneurs qui venaient de faire la Pointe Blanche. Mon prochain sommet dans le secteur est donc tout trouvé. La journée est annoncée belle. Je me gare au Col de la Colombière, le restaurant est fermé et donc les places de parc sont disponibles. Je suis surpris, il fait bon chaud au soleil, je n’ai pas prévu l’inversion de température. Ma laine d’hiver est peut-être de trop, mais je la supporte facilement. Je monte par le chemin et la vue se dégage très vite. En contrebas, il y a le stratus et les cloches des vaches donnent une belle ambiance. La journée promet. Je passe le Chalet de la Colombière et le sentier monte en raidillons parmi le massif calcaire. Je croise deux dames qui vont à un rythme débonnaire. Devant moi, j’ai le temps d’apercevoir un vautour.

Lac de Peyre

Le sentier s’adoucit et j’arrive au Lac de Peyre. En fait il y en a plusieurs. C’est fort joli avec le Mont Blanc en arrière plan. Je file par un sentier tout en zigzag, mais confortable sur la crête. De là, je me dirige vers la Pointe du Midi. Hum le sentier s’évapore et je progresse au mieux … ou au moins mal. Je retrouve la sente, sous la falaise, mais cela ressemble plus à une sente à bouquetins. Il y a quelques passages qui demandent un pied sûr. Puis je monte dans un couloir, raide et en gravillons, comprendre peu agréable. Là, la surprise est de voir de jeunes bouquetins, dont un avec un collier. Un abattage est à nouveau prévu cet automne, ils ne savent pas que c’est peut-être leur dernier instant de vie (voir cette page sur les bouquetins du Bargy). J’arrive à un col et file sur la gauche. Il y a quelques sections où il faut se sortir les mains des poches. Tiens il y a des chèvres en contrebas. Puis j’arrive facilement au sommet de la Pointe du Midi.

Pointe du Midi

La Pointe du Midi, 2364m est marqué par une modeste croix, mais la vue est superbe. En cette journée d’automne, le stratus est présent en plaine et la vue est bien dégagée sur les montagnes. Je reste un bon moment, lorsque François arrive. Nous babillons comme des filles, il connait la région comme sa poche, surtout en style alpin. Il me donne des conseils pour la Pointe Blanche, la suite de mon programme.

Pointe de Balafrasse

Je redescends, les bouquetins sont toujours là. Le chemin n’est pas facile et je longe la paroi de la Pointe du Midi (chemin raide et graillonneux) pour arriver sur la crête. Là, je retrouve un chemin agréable. Je longe cette crête, le chemin est confortable, mais un zeste déversant. Je retrouve mes deux dames de la montée et nous babillons une nouvelle fois. Plus loin je croise un homme sur la Pointe de Balafrasse et pendant la discussion, le gypaète barbu nous passe dessus. Magnifique, mais le temps de dégainer mon appareil photo, que le gypaète est trop loin.

Passage Pellier

Depuis le Col de Balafrasse, je file sous la paroi de Pointe Blanche et la longe. Pas évident. Puis il faut couper un pierrier raide. Passage délicat. Je me penchais sur le côté, pour m’offrir un appui d’un main en amont. Le plaisir fut d’en sortir. Puis une remontée dans ce pierrier. Aucune indication. Je vois un couloir, mais le doute m’assaille car cela semble bien raide. Je reviens sur mes pas et continue à monter par une dalle et je vois enfin une croix et une corde. C’est là. Les indications sont manquantes, aucun cairn ni marquage de couleur. Je monte sur un terrain raide, passe devant la croix (un mémorial). La suite est de l’escalade entre le II et le 3. Il y a des cordes dont une bien usée au milieu par la friction contre le rocher. Je préfère le rocher, mais toute les prise ne sont pas solides. Par temps humide le secteur est à éviter. Puis un câble recouvert de plastique, mais je préfère toujours le rocher. En résumé ce secteur demande de connaitre la progression sur rocher. La suite est une section raide sur dalle, confortable par temps sec. Je retrouve le soleil. Une vire un zeste exposée permet de rejoindre la face SE de la Pointe Blanche. De là un chemin confortable, mais bien pentu permet de rejoindre facilement la Pointe Blanche.

Pointe Blanche

J’arrive au sommet de la Pointe Blanche, une modeste croix et un mémorial. Je croise trois personnes à ce sommet. Je marque une pause casse-croute, il y a pire comme vue, avec le Mont Blanc en face et bien des sommets à scruter. Superbe. Il faut ensuite se résoudre à descendre. Je file en direction du Col du Rasoir. La descente est assez raide, sur du terrain gravilloneux. Pas toujours confortable. Peu avant le col, il y a un peu de descalade en II. Décidément le secteur se mérite.

Col du Rasoir

J’arrive au Col du Rasoir, je ne m’attarde pas, car l’ombre à gagné du terrain. Il serait possible d’enchainer sur le Pic de Jallouvre, mais comme je l’ai déjà réalisé, je m’abstiens. Je descends par le chemin, un brin délicat, puis dans le pierrier, raide et peu confortable. Les bâtons sont appréciés dans ce passage, mais cela reste sportif. Je sors enfin du pierrier et retrouve un chemin standard. Enfin. J’arrive à un replat et je croise une mère bouquetin avec son petit. un brin timide, mais je m’attarde. Je poursuis et ce sont les moutons qui mettent l’ambiance. C’est neuneu les moutons, mais tellement rigolos. Je m’attarde encore plus, contemplant ces futurs gigots. De façon surprenante, ils ne sont pas trop timides. Le stratus gagne du terrain et franchit le Col de la Colombière. C’est terriblement beau … du moins tant que je suis au-dessus. Car une fois dedans, c’est froid et humide. Il me reste à descendre tranquillement (un passage qui demande de l’attention), croiser des chèvres pour rejoindre le Col de la Colombière. C’est la fin de cette belle journée avec la découverte de deux sommets offrant de belles récompenses, mais qui demandent une certaine expérience des terrains raides et en escalade.