Italie | Piémont

Grand Paradis

En Italie, le parc national du Grand Paradis, sous Aoste dans le Piémont, est célèbre pour sa sauvegarde des bouquetins, en cours d’extinction au 19e siècle (voir cet article). L’idée est de passer quelques jours pour découvrir cette région.

Eaux Rousses

Nous logeons dans le hameau nommé Eaux Rousses dont le nom provient d’une formation rocheuse d’une couleur rouge typique dérivant des dépôts de sels de fer, quelques kilomètres après Dégioz, sur la droite en montant.

Nous partons directement depuis l’hôtel et traversons un pâturage. Il y a pas mal d’absinthe, un peu d’épine vinette et de cynorhodon. Les épilobes à feuilles étroites sont bien présents aussi. Joli. Nous poursuivons par un sentier en forêt qui s’enfonce parmi les mélèzes. Il est tranquille et monte régulièrement. Quelques passages le long de murs de pierres ou des traversées de petits cours d’eau. Mais la désagréable surprise est de voir de trop nombreux restes de papier toilettes le long du chemin. Cela me choque car nous sommes dans une réserve (ailleurs ça me choque aussi !), mais il est tellement simple de cacher son forfait (malheureusement ce problème est commun à tout la réserve du Grand Paradis), d’ailleurs dans les autres pays, les gens savent être plus discret (enfin pas toujours !).

Nous croisons bien du monde sur ce chemin, tous en train de descendre : des italiens, français et suisses allemands.

Vers la fin de la forêt, un bosquet est peuplé de framboisiers encore fournis. Une pause pour gouter les fruits

Marmottes

Peu avant Orvieille, nous quittons la forêt de mélèzes pour des aulnes et rentrant dans un pâturage. La vue s’ouvre et se dégage sur les montagnes et sommet d’en face (Grand Paradis, Herbetet, …). Superbe. L’agréable surprise est de voir plusieurs marmottes, dont une à sa terrier attenant au chemin. Peu farouche, elle se laisse approcher de très près (quelques mètres). Nous restons un bon moment à l’observer. Nous croisons un couple des Vosges, madame est en nu-pieds (tongs) et semble bien alerte avec (première fois que je vois cela en montagne !) et monsieur à des beaux hématomes et traces de sang sur le visage : il est tombé il y a deux jours car il a regardé son smartphone plutôt que le chemin. Son appareil photo reflex conserve aussi des séquelles du choc.

Orvieille

Orvieille et Victor Emmanuel II vers 1860

Nous poursuivons et arrivons au plateau d’Orvieille (sur la carte au singulier, in situ au pluriel) et son abri clôturé. La vue est bien dégagée sur les montagnes et les glaciers en face. Il y a bien des marmottes, bien grasses en cette fin de saison, qui gambadent dans cet enclos.  Orvieille est l’ancien pavillon de chasse des ducs de Savoie et était un des lieux préféré de Victor Emmanuel II pour ses battues; aujourd’hui il est utilisé par les gardes forestiers comme point d’appui pour les activités de recherche dans le Parc. La Maison royale de chasse d’Orveille fut partiellement détruite par une avalanche en 1980.

Alpe Djouan

Nous poursuivons le sentier, longeons la maison d’Orvieille et montons en terrain dégagé, par une route de 4×4, encadré par des alignements de pierres. Nous arrivons à la ferme de Alpe Djouan et ses odeurs de fumier. Les vaches sont à l’intérieur de l’étable.

Chamoulanaz

Nous poursuivons par un sentier, les marmottes annoncent notre présence par leurs cris. Le soleil commence à se coucher, ou plutôt l’ombre à gagner du terrain (secteur E). Nous nous arrêtons donc à la croix de Chamoulanaz et profitons de la belle vue panoramique sur le Grand Paradis (le Grand Combin est visible au fond à gauche). Il est possible de poursuivre au col puis Lac de Djouan (recommandé par des randonneurs croisés plus bas).

Descente

Il nous reste à faire demi-tour et descendre, un couche de vêtement en plus, l’ombre gagnant du terrain. Nous repassons par la ferme Alpe Djouan où le berger emmène son troupeau dans le bas du pâturage. C’est l’heure de sortie des vaches. Nous retournons dans la forêt, les papiers toilettes n’ont pas bougé d’un cm, mais les mélèzes et le beau chemin nous régalent. Presque avant de retrouver le parking, nous apercevons en contrebas, le joli hameau en pierres de Maisonnasse (avant Eaux Rousses).