Suisse | Vaud

Il a neigé jusqu’en plaine ce jeudi, mais dès vendredi il a fait chaud et la toute belle neige fut liquidée ! Quelle saison !
Donc il me restait à résoudre une équation à trois inconnues : voitures Mobility restantes, où trouver de la neige et danger d’avalanche à 3. La résolution fut lente, mais c’est le Col des Chamoix au-dessus d’Anzeindaz qui fut choisi.
La météo annonce une matinée belle puis une grosse dégradation dans l’après-midi, donc je pars tôt, à 8h30, je suis au parking d’hiver pour Solalex. Etant dans les premiers, j’ai le choix des places, mais le samedi, ce parking se remplit très vite et déborde. J’avais déjà tenté ce col en décembre 2008 (randonnée pas encore disponible), mais un départ tardif (donc je m’étais garé le long de la route, en aval) m’avait fait bifurquer au Pas de Cheville.
Sur Camptocamp, j’ai pu récupérer la trace GPS d’un autre skieur, ce qui m’a permis de voir qu’il avait 4h30 pour la monter.
Départ 9h, la piste de ski de fond est encore enneigée, mais juste de quelques cm. La météo est bien voilée, mais une faible bande bleue au loin semble prometteuse, de plus la météo a annoncé du beau pour la matinée. Pour atteindre Solalex, il y a une longue marche avec peu de dénivelé, peu intéressant. Enfin si, lorsqu’on arrive avant Solalex, le miroir de l’Argentine se découvre, pour l’avoir grimpé une fois, cela reste un beau souvenir.
Le restaurant de Solalex est ouvert, il semble être l’objectif pour certains. Je continue par le chemin d’été, passage en forêt assez enneigé, sauf après un passage où il y a un champ de cailloux tout juste recouverts de neige. Je me dis qu’à la descente il faudra passer par la route.
J’arrive à Anzeidaz, le ciel est bien couvert, ah ces météorologues ! Le refuge Giacomini est fermé, je poursuis tranquillement vers la cabane Barraud, elle appartient à un ski-club, elle devrait donc être ouverte. Les traces filaient tout droit vers le col des Essets, je fais un détour vers la cabane Barrau. De loin je vois les volets fermés et point de fumée, pas bon. Je m’arrête à la cabane elle est fermée et point de possibilité pour rentrer, tant pis pour la visite :-(. Il m’a fallu 2h pour y arriver.
Après une pause de 15mn, quelques rayons de soleil pour profiter de la vue sur le massif des Diablerets (avec Christian, été 2009, nous étions montés entre Tête Ronde et le Sommet des Diablerets (randonnée pas encore disponible) et j’essayais de retrouver le chemin). La montée est longue, on passe sous le joli et imposant massif de l’Ecuelle, au sommet je vois d’autres skieurs. On arrive sur le glacier de Paneirosse, mais la route est encore longue. Pour l’instant peu de conversions. Nous sommes une dizaine à monter, avec le danger d’avalanche à 3, je n’aurai pas fait le col tout seul et non tracé, mais cette course est une classique, la solitude est donc rare.
Enfin quelques conversions puis on arrive au pied du col, la pente est belle et je suis en forme, je mets donc la vitesse supérieure, surtout qu’une grosse portion de ciel bleu nous fait la surprise d’arriver doucement. La météo avait annoncé beau le matin, puis dégradation dans l’après-midi et neige le soir, mais la réalité fut tout autre ! C’est ce que je j’appelle la distorsion de l’espace-temps : donc l’après-midi fut le matin, le matin ne fut qu’entre 13h et 14h et l’après-midi, fut en fin d’après midi, avec de réapparition du matin. Limpide, non ?
Je reviens dans la montée finale de ce col des Chamoix. La pente est belle, la trace aussi et ça se monte tout seul … sauf que je finis par rattraper un homme d’un âge certain ou incertain (enfin par un djeun quoi !) et qui n’en pouvait plus … le bougre. Comme le danger est à trois, justement dans les pentes raides, je lui laisse une conversion d’avance (ceux de tout devant se collait les semelles, pas bien), mais il n’en pouvait vraiment plus et à chaque conversion, il faisait une pause de plusieurs dizaines de secondes. Je l’encourage en lui disant que le sommet est tout proche, ce qui voulait dire avanti ! Mais non, toujours 20s à chaque conversion. On a quand même fini par arriver au sommet !
Au sommet, j’ai eu ma récompense, une belle portion de ciel bleu, et la vue sur les Alpes du Chablais. La cabane de Plan Névé est en contrebas. Plusieurs choccards virevoltaient avec leur aisance habituelle.
Le col des Chamoix en hiver (indiqué S sur la carte) n’est pas le même que celui d’été qui se trouve plus au NE (indiqué N sur la carte).
Ensuite la descente est amorcée, dans une neige poudreuse tassée. J’en profite pour suivre deux personnes devant, après tout nous sommes sur glacier. Puis la descente de Paneirosse et les faux plats pour rejoindre le couloir sous Barraud. La neige devient décaillée puis transformée dans la descente sous Anzeindaz. Retour par la route et le chemin d’été, attention aux cailloux, pour rejoindre Solalex. Puis un long morceau de route et ses faux plats en skating. Bref content d’arriver, les muscles bien éprouvés.