France | Haute-savoie

Lors de ma randonnée via le Tombeau des Allemands, j’avais pensé visiter la Grande Jumelle et le Mont Gardy. Partie remise. La météo de ce mois de juillet est toujours délicate et le samedi est tout en nuances de gris, dont seul un Breton arriver à distinguer les différentes teintes ! Je décide de troquer ma balade du shabbat pour le jour du Seigneur, annoncé meilleur (en plus cela rime) !
Pour visiter ces deux sommets, je décide d’éviter la montée que je connais bien depuis Tanay pour partir depuis la France, via les Chalets de Bise et les Cornettes de Bises. C’est une randonnée d’Alain qui m’a donné l’idée de ce départ. Après deux heures de route, puis la petite route finale qui m’a gracieusement massé les hémorroïdes sur mon scooter !
Le parking est grand et je ne pars que vers 11h15 pour les Cornettes de Bise, annoncée en 3h10. Je profite de visiter le Refuge de Bise, assez petit. Puis je monte par le chemin encore gras au Pas de la Bosse, en partant plein pot pour se défouler. Le sentier est bien fleuri. En arrivant au col du Pas de la Bosse, 1816m, le chemin pour les Cornettes de Bise, par en devers sous la montagne, puis bifurque pour un monter dans une sorte de couloir bien pentu de la face S des Cornettes de Bise. Les mollets non affutés vont souffrir dans cette longue ascension. J’adopte donc un rythme plus doux. Il y a quelques pas de I, mais rien de compliqué. Je me fais doubler par un jeune couple, en me disant que certains ont la pêche, mais in fine faisant moins de pause, j’arrive d’une courte tête devant au sommet.
On rejoint une sorte de crête et le chemin bifurque sur la droite pour longer la falaise, un zeste aérien avec plusieurs pas de II. On change de couloir qu’il faut remonter pour finir par environ 15m de pas de I/II pour rejoindre la crête du versant O, Saix Rouquin. Le coin est venteux et la surprise est de découvrir deux petites biquettes qui semblent perdues, amis qui n’ont pas perdu de la voix ! La suite est une section en traversée avec un court passage technique, des rochers en devers où l’aide des mains est nécessaires. Un brin de corde serait utile pour rassurer les parents. Ensuite une remontée entre crêtes et flanc pour trouver le chemin depuis Chaudin.
En ce dimanche assez ensoleillé, c’est la foule au sommet, chèvres et choccards venant compléter le tableau. La brume empêchant coupant souvent la visibilité, je décide de faire la pause casse-croute, dans l’espoir d’une amélioration. Les Dents du Midi et Mont-Blanc resteront cachés, le brouillard, pluie et grêle, lors d’une visite précédente en été m’avait fait éviter le sommet. Il ne me reste qu’une randonnée d’hiver pour vous offrir la vue.
J’arrive tout juste à entrevoir le lac, entre deux montées de brume, puis les Chalets de Bise. Au loin la Grande Jumelle et le Mont Gardy. La sagesse m’a enveloppé de son manteau, tel la brume autour des sommets : le terrain est trop gras pour tenter le Mont Gardy !
Après ma pause de 1h15, je descends pour le Pas de Chaudin, avec une section pentue qui en hiver se mérite. Au Pas de Chaudin (2250m), on bascule en Suisse par un chemin à flanc de falaise. Le plus court pour rentrer serait de passer le Col de Verne (Vernaz selon IGN) puis revenir par le sentier à flanc de coteau au Pas de la Bosse. On descend ensuite dans la Chaux du Milieu, bien rocailleuse. Le chemin contourne un massif pour arriver dans Les Traverses au-dessus de la ferme Montagne de Loz. Trouvant que le chemin officiel fait un détour, je décide de couper en hors-piste. Agréable au début, mais j’ai réussi à me compliquer la vie. Je passe par la ferme de Montagne de Loz pour suivre la route jusqu’aux ruines des Anciens Chalets de Loz. Pour faire plus court, il faudrait directement monter au Col d’Ugeon pour rentrer à Bise.
De là un fort joli sentier monte à une ancienne ferme La Combe, transformée en refuge sommaire, ouvert. Je poursuis vers la gouille locale et perds la trace du chemin (merci les vaches !). Un peu de hors-piste casse pattes et je retrouve la sente, non indiquée sur la carte, mais bien tracée. On contourne un gros gendarme, puis le chemin remonte tranquillement en oblique la pente S de la Grande Jumelle. A la fin, on voit le mas d’une station météo et le chemin se fait pentu, en zigzag. La fatigue se fait sentir et le ciel se voilait de plus en plus. J’arrive quand même à la crête. Lors d’une visite précédente, la fatigue et sensation du vide m’avait stoppé là. Je reprends mon souffle et amorce le cheminement le long de la crête assez large. Le versant gauche (N) est assez abrupte, je préfère donc éviter le plus possible la crête par le flanc S à droite, via quelques pas de I/II. J’arrive au sommet de la Grande Jumelle (2215m), flanqué d’une simple croix en fer. La brume me cache la vue. En contrebas, je vois une autre croix, en plus avec des bouquetins. J’y vais par une large crête herbeuse, la croix est en bois usé, datée de 1981. Bizarre cette croix en contrebas, par contre quelle vue superbe sur le Lac de Tanay. Je remonte, découvre la vue entre deux passages brumeux, sur la Petite Jumelle, accessible en escalade, entre-aperçois le Léman, puis repasse la crête/flanc.
Il me reste à descendre par le même chemin, non sans profiter des très nombreux bouquetins, surtout des femelles avec leur petit (étagne). Je retrouve la route et repasse à la ferme de Montagne de Loz. Là je file pour le Col d’Ugeon, sans trop savoir si j’emprunte un sentier officiel ou celui des vaches ! Juste avant le Col d’Ugeon, il y a un plateau marécageux avec une autre station météo. Les vaches pâturent là. Au Col d’Ugeon, il serait possible de passer par le chemin des crêtes de la Dent du Vélan et descendre le Col de Bise (voir cette randonnée pour ce chemin des crêtes), mais la fatigue m’a fait prendre le chemin le plus direct. Bien du vent dans ce versant du Ruisseau de Bise, le chemin est standard, mais long, surtout en fin de balade. Un peu de soleil m’a permis d’admirer les magnifiques couleurs des Cornettes de Bises (rocher gris, rose et pentes herbeuses bien vertes). Je trouve que c’est le plus beau point de vue sur les Cornettes de Bise. Je retrouve les Chalets de Bise, après 8h40, pause incluse.